mercredi 19 novembre 2008

La préparation

5 octobre 2008, je me retourne une dernière fois pour contempler les forêts norvégiennes en montant dans l’avion qui m’emportera de la capitale du Nord en direction de la France. Cet instant ponctue des mois de préparation, des dizaines de coups de fils et de lettres souvent restées sans réponse, un lourd travail conduit pendant nos temps libres, soirées et fins de semaines, pour réaliser notre rêve : partir neuf mois parcourir les Andes en vélo pour promouvoir les géosciences à travers notre voyage. Tout un programme. Ce départ d’Oslo marque le début du dernier mois avant le grand envol, la dernière ligne droite avant le véritable commencement du projet Géoroute Andine, le 15 novembre 2008.

La première étape de notre sprint se situe dans le Nord (le Chnord), à Raimbeaucourt pour être précis, chez nos amis Zaza et Jojo. Le programme est intense : déguster les petits plats succulents de Zaza, nous hisser au sommet de terrils vertigineux et interminables, et engloutir les frites nordistes recouvrant l’énorme sandwich à la fricadelle. C’est le ventre bien plein que nous avons rendu visite au partenaire principal de cette aventure, à savoir Décathlon, qui nous fournit le matériel cycle et tout l’équipement accessoire de camping dont nous aurons besoin pendant l’expédition andine. Nous sommes attendus par Franck et Manuel qui supervisent la mission test que nous mènerons pour eux. Le premier contact avec nos montures est fébrile et chargée d’émotion, et nous avons presque trop de respect pour ces vélos qui nous porterons aux sommets de la Cordillère des Andes. Cependant, Franck, dans son bureau, rouspète : « Aïe, nous allons avoir un problème avec les sacoches guidon … ». Nous étions déjà loin de tout ca, roulant sur les cimes andines en compagnie des condors.

Après notre semaine nordiste, une lourde tâche nous attend. Dans le cadre de la Géoroute Andine, nous avons fédéré plusieurs établissements scolaires avec nous afin de partager notre périple avec le jeune public de nos régions respectives. Le programme qui nous attendait était particulièrement chargé : rencontrer les élèves de 15 écoles, collèges et lycées, soit plus de 45 classes et entre 600 et 700 élèves (Voir le site). Le marathon des écoles commence. Chaque rencontre s’est formidablement bien passée, et chaque niveau nous a apporté son lot de surprises. Mais la palme, les élèves qui nous ont le plus étonnés ont été sans conteste les élèves des écoles primaires. Nous avons été surpris que ces petits bouts contiennent tant d’énergie, expriment tant de curiosité et soient déjà si instruits. Certain d’entre eux nous ont quand même expliqué la formation des chaînes de montagne ! En bref, ces rencontres nous ont regonflé à bloc, et c’est à chaque fois avec un large sourire que nous quittions les salles de classe.

Une fois nos vélos reçus, nous les avons préparés et chargés afin de nous familiariser à leur comportement. Direction : le col de France, grande difficulté cycliste renommée dans tout le plat pays bressan, culminant à quelques centaines de mètres d’altitude. Après une folle ascension de 15 minutes environ, nous arrivons à nous hisser au sommet du col en suivant un charmant vallon tapissé de prairies et ponctué d’arbres aux couleurs d’automne. Cependant, le vacarme de la carrière de calcaire à côté du sommet altère quelque peu notre plaisir. Mais nous sommes contents, car la première difficulté de la Géoroute Andine est derrière nous !


C’est donc remplis d’une certaine fierté que nous redescendons des collines et que nous fondons sur le plat pays bressans, où un bon repas chaud nous attend. Notre préparation s’est bien passée …
Puis nous repartons vers la Normandie où le marathon des écoles se poursuit. Mais auparavant, nous faisons escale à Paris, où nous avons rencontré Christophe notre conseiller en photo et Jacques-Marie Bardintzeff, notre parrain.

Les 10 derniers jours sont consacrés aux écoles de Normandie et à la tournée familiale. Puis vient le grand jour du départ. Nous retrouvons les polliatis à l'aéroport de Roissy avec les vélos soigneusement empaquetés.




Puis vient l'heure des au-revoir. La gorge nouée, nous nous avancons vers la porte d'embarquement, prêts à vivre une aventure hors du commun.


A ce moment en particulier, nous avons une énorme pensée à vous tous qui nous avez soutenus ces derniers mois. Merci à vous tous.