mardi 5 mai 2009

San Juan : à l'écoute de la Terre

Le 15 janvier 1944. C’est l’été à San Juan, ville de 60 000 habitants, située dans l’ouest de l’argentine. Jolie ville de style colonial, ce samedi est jour de mariage et toutes les églises sont pleines. Mais à 21h, la terre se met à trembler.

« J’avais 13 ans et je jouais dehors », nous raconte Laura. « Tout s’est écroulé, j’ai vu une maison s’effondrer sur une voiture avec des gens dedans ». Laura, femme élégante aux beaux cheveux blancs sort un mouchoir pour essuyer ses larmes. « Heureusement, toute ma famille a été épargnée, mais 10 000 personnes sont mortes ce jour-là. Toutes les églises se sont effondrées sur les mariés et leurs invités ». Les souvenirs semblent lui revenir comme par flash et nous ressentons sa peine.

« C’était terrible car il a beaucoup plu les jours suivants et les maisons qui tenaient encore debout se sont ecroulées », témoigne Mr. De Davila qui avait 8 ans à l’époque.

Cette nuit là, les survivants ont dormi dans la rue dans l’attente des secours en provenance des provinces environnantes et de la capitale Buenos Aires. San Juan venait de subir un séisme de magnitude 7,4 sur l’échelle de Richter.

Depuis, de nombreuses mesures ont été prises et un laboratoire de prévention sismique a été créé : l’INPRES (Instituto Nacional de Prevencion Sismica). C’est dans cet institut que nous nous rendons pour comprendre comment les scientifiques écoutent la Terre.



L’INPRES

Afin de bien comprendre ce que représente le risque sismique à San Juan et en général, nous avons visité l’INPRES, mis en place après le séisme de janvier 1944. Nous y avons rencontré Mario Alberto Araujo, responsable du département de sismologie à l’INPRES. Il nous explique que le séisme de 1944 a eu lieu en raison du jeu d’une grande faille, c’est à dire une grande fracture de l’écorce terrestre, située à une vingtaine de kilomètres de San Juan environ, dans la précordillère, également nommée Sierras Pampeanas. Il nous explique que dans l’écorce terrestre, des forces tectoniques colossales s’accumulent jusqu’à atteindre un point de rupture : à ce moment, toute l’énergie accumulée est libérée et les compartiments de roche de part et d’autre d’une grande fracture (ou faille) sont mis en mouvement. Les frottements lors de ce déplacement génèrent des ondes mécaniques qui font trembler la terre.




Depuis cette catastrophe, l’INPRES a installé un réseau national de stations sismiques (environ 50) et d’accéléromètres (instrument qui mesure l’accélération du sol lors d’un séisme, environ 170) répartis dans tout le pays, et en particulier dans le centre-est de l’Argentine (Mendoza et San Juan). En effet, cette zone est la plus sensible et sujette au plus fort risque sismique. Ce réseau est centralisé à San Juan et enregistre 24/24h et 7/7j les mouvements sismiques dans toute l’Argentine, et détecte instantanément les moindres soubressauts de l’écorce terrestre. C’est ce réseau qui a détecté et analysé le tremblement de Terre de magnitude 4 que nous avons recenti à Chos Malal, il y a deux mois.

La mission de l’INPRES est double :
- Dans un premier temps, il a pour but d’informer les populations sur les risques sismiques et le comportement à avoir en cas de crise sismique majeure. Des conférences publiques sont organisées, ainsi que des visites de classes d’écoles. Enfin, l’INPRES a édité un manuel de prévention sismique distribué à la population de San Juan. Tout y est expliqué, de l’origine des séismes aux gestes simples qui peuvent sauver des vies.

- Dans un deuxième temps, l’INPRES défini les normes de construction parasismiques. Des sismologues, c’est à dire des scientifiques qui « écoutent » les sons de la Terre et qui analysent les ondes sismiques, travaillent en collaboration avec des ingénieurs génie-civil afin d’établir des techniques de construction adéquat pour que les édifices résistent à un séisme majeur.


Après notre interview, nous faisons la connaissance de Marcelo, le technicien qui s’occupe des sismomètres, c’est à dire les instruments qui enregistrent les mouvements de la Terre. A l’INPRES, les sismomètres sont contenus dans une seule pièce qu’il nous fait visiter. Le système qu’il nous présente est connecté en permanence à toutes les stations sismiques réparties dans tout le pays, et enregistre toutes les données. Au fond de la pièce, à gauche, une grosse machine présente des rouleaux de papier blanc qui tournent très lentement sur eux-mêmes. Sur ces rouleaux, un stylet trace en continu un trait noir quasi rectiligne. Soudain, le stylet s’agite de gauche à droite : « c’est un tremblement de terre », nous dit Marcelo. « Ce rouleau de papier blanc enregistre sur papier tous les mouvements de la Terre. Le rouleau est rempli en 1 jour, il faut donc les changer tous les jours. »



Il sort alors un rouleau entièrement tracé, et nous le tend : « Voici par exemple un rouleau, appelé sismographe, d’une journée normale. Comme vous le voyez, il y a environ une trentaine de signaux de tremblement. Ces tremblements sont enregistrés par les instruments, mais ils sont tellement petits que nous ne les ressentons pas. Ainsi, tous les jours, la Terre tremble sans que nous nous en rendions compte. De plus, vous pouvez voir qu’un signal sismique se compose de deux parties, correspondant à deux ondes différentes. La première onde (onde P) marque le début du tremblement de terre. La seconde onde (onde S), arrive après la première, et est en général plus forte et plus destructrice que l’onde P. » Les deux ondes sont parfaitement visibles sur les enregistrements qu’il nous montre.


« Mais ce système de rouleaux de papiers est un système ancien, et nous sommes en train de la changer par un système entièrement digital ». Il nous montre alors un autre sismographe : « Celui-là correspond à une station sismique située à une trentaine de kilomètres de San Juan. Si vous voulez, je peux vous y emmener demain ? ». C’est d’accord, et nous lui donnons rendez-vous le lendemain matin.

Le lendemain, nous arrivons à l’INPRES à l’heure convenue. Apparemment surpris de nous voir, Marcelo ne semble pas nous attendre et n’a rien préparé de la visite. « Heu ... Attendez-moi quelques instants, je vais voir si la voiture est disponible » : Il nous présente alors à d’autres de ses collègues afin de nous faire patienter. Trois quarts d’heure plus tard, Marcelo revient : « La voiture n’est pas disponible, nous allons prendre la mienne. Mais vous allez là-bas, vous filmez, et on rentre, hein ? ». Visiblement, Marcelo n’a pas très envie de passer du temps là-bas...

Nous quittons donc l’INPRES dans la voiture de Marcelo. Après 100 mètres, nous manquons de peu d’avoir un accident. 200 mètres plus loin, nous récidivons. Marcelo est totalement surexcité au volant. Il se retourne vers moi et me dit : « Ce sont eux qui conduisent mal, moi je conduis bien ! ». J’acquiesse pour ne pas le vexer, tout en me cramponnant à la poignée au-dessus de la portière. Les trois quarts d’heure qui suivront seront une poussée d’adrénaline continue : 120 km/h dans les villages, doublement de camions sans visibilité, énormes coups de frein car il y avait un autre camion qui arrivait en face, et j’en passe ... Bref, nous arrivons miraculeusement à la station sismique, entiers mais quelque peu retournés. La station sismique est située dans une petite cabane en pierre, construite au pied de la montagne. Pendant 20 minutes, il essayera en vain d’ouvrir la porte. C’est Karen qui arrivera à l’ouvrir, et nous pénétrons enfin dans la bicoque colonisée par les lézards et les araignées dont les toiles se prennent dans nos cheveux (enfin ceux de Caroline et de Karen ...). Marcelo ouvre alors une porte au fond de la petite pièce qui donne sur un sas, puis une autre porte qui donne sur un long couloir qui s’enfonce dans la montagne. La dernière porte s’ouvre enfin sur la salle des instruments de mesure, tous contenus dans des caissons métalliques, donc invisibles. « Les instruments sont solidarisés au sol par une grande et profonde dalle de béton pour détecter les plus infimes vibrations du sol. Par contre, la station est isolée dans la montagne et installée souterrainement pour éviter d’enregistrer les vibrations associées à l’activité humaine (camion, etc ...) ou dues au vent.





Clic-clac, nous prenons quelques photos, et Marcelo est déjà prêt à partir. Nous le suivons à contre-coeur, sachant que trois-quart d’heure de cauchemar nous attendent pour rentrer à San Juan ...


Interview à la Defensa Civil

« Ce ne sont pas les tremblements de terre qui tuent, c’est l’ignorance”, nous dit Roberto Cabeza, coordinateur à la Defensa Civil de San Juan. La Defensa Civil a un rôle importamt dans la société argentine puisqu’elle s’occupe de la prévention et des secours auprès de la population. Nous avons rencontré un responsable de la DC afin de savoir comment s’effectue la prévention pour un séisme et comment s’organise une évacuation en cas de situation grave. Roberto nous explique que le rôle de la DC comprend principalement 2 aspects:

1. L’aspect prévention auprès de la population. « Nous devons préparer les gens pour faire face à une catastrophe car les secours ne pourront pas être partout. Pour cela, nous allons dans les institutions, les écoles, les entreprises et également chez les gens afin d’informer et de conseiller sur les réflexes à avoir en cas de séisme. La première chose que nous leur demandons de faire est de bien connaître leurs voisins afin de faciliter l’entraide. Puis, chez eux, nous leur conseillons de garder toujours une réserve d’eau et de nourriture exclusivement pour un cas d’évacuation et facile d’accès. Ceci pour deux raisons : après un choc, un accident, une grosse peur, on a soif et après une catastrophe, l’eau n’est plus potable. L’autre raison est qu’il peut se passer beaucoup de temps avant que les secours et les provisions arrivent. Nous leur apprenons également à réagir correctement, comme par exemple se mettre sous une table et se proteger la tête plutôt que de courir à l’extérieur. Pour l’aspect prévention, nous avons 120 volontaires qui nous aident dans cette tâche sur San Juan. »

2. L’aspect organisation des services d’urgence en cas de situation de crise. « La DC centralise tous les services d’aide à la population et distribue les tâches de chacun, que ce soit la police, l’armée, les services de santé et aussi la communication. La DC suit dans ce cas un protocole déjà établi et défini par la loi 6837 ».

Roberto connaît bien son sujet et nous en parle pendant presque deux heures. Autant dire que nous sommes presque prêts pour faire face à un séisme ! Nous quittons la Defensa Civil impressionnés par l’organisation qui fait souvent défaut en Argentine. Toutefois, entre la théorie et la pratique, il y a parfois une différence et nous nous demandons si les règles et tous les gestes simples dont nous a parlé Roberto sont réellement appliqués...



Visite de l’école Modelo de San Juan

Grâce à l’équipe de l’Alliance Française de San Juan, nous avons l’opportunité de visiter une école. C’est pour nous une parfaite occasion pour savoir comment les enseignants et les enfants gèrent le risque sismique. Susana, la directrice de l’école Modelo de San Juan, nous accueille chaleureusement et nous emmène dans la salle des enseignants pour discuter au calme.

Susana nous explique tout d’abord les mesures prises et les travaux effectués au sein de l’école: « Tous les meubles sont fixés ainsi que les lampes, les évacuations et les bouches d’égoût sont signalées par une peinture de couleur et les vitres sont scotchées pour éviter l’éclatement du verre ».






« Mais en cas de séisme, que faites-vous, comment s’organise l’évacuation ? », demandons nous.

« J’ai la responsabilité de donner l’alerte qui est une sonnerie, la concierge doit couper le gaz, l’électricité et l’eau et doit également ouvrir le portail donnant sur la rue pour faciliter l’évacuation. Dans les classes, chaque enseignant a la responsabilité de ses élèves. Sur l’ordre de l’enseignant, les enfants doivent se mettre sous leur bureau et se protéger la tête en la couvrant avec leurs mains. L’enseignant doit ouvrir la porte (pour qu’elle ne se bloque pas) et doit se placer dans l’encadrure de la porte. Lorsque les tremblements sont passés, les plus petits sont évacués en premier dans le calme. C’est ce que nous leur enseignons en premier: garder son calme. » Susana précise que des simulations ont lieu deux fois par an. Par ailleurs, chaque enseignant doit avoir un plan d’évacuation chez lui pour sa propre famille, afin de ne pas avoir à se préoccuper de ce qui se passe chez lui et de se concentrer sur son action à l’école si un séisme a lieu.

Nous demandons si toutes les écoles de San Juan suivent le même protocole, mais Susana nous avoue: « Malheureusement non. L’escuela Modelo est une école privée et nous avons de l’argent pour que les enfants soient parfaitement encadrés. Chaque enseignant est aidé dans sa tâche par une autre personne et c’est vrai que c’est exceptionnel dans une école. »



Susana nous invite à visiter quelques classes et rencontrer les élèves. Pour chacune des trois classes visitées, l’entrée d’Olivier suscite des yeux ronds et un long murmure: « ouahhh…il est grand! ». Ouf, ils ne semblent pas avoir remarqué notre tenue de cyclistes pas très propres! Les élèves portent tous les mêmes uniformes verts, en bermuda pour les gars et jupe pour les filles. Susana leur explique qui nous sommes et la raison de notre venue. Et puis nous leur posons quelques questions : « Savez-vous comment se forment les séismes et ce que vous devez faire si cela arrive? ». Brouhaha enthousiaste dans la classe, nous réussissons tout de même à comprendre quelques réponses qui sont toujours très justes. Les enfants connaissent particulièrement bien le sujet, il n’y a aucun doute! Lorsque nous leur demandons si ils ont peur, ils nous répondent en choeur « non ! ».

Dans la classe des plus petits (environ 6 ans), l’institutrice donne soudainement le signal d’une simulation. Avant que nous ayons eu le temps de comprendre le signal, tous les enfants se précipitent sous leur table respective, les bras croisés au-dessus de leur tête, tout en rigolant bruyamment de cet exercice. La scène est tellement drôle que nous nous en amusons également.

L’exercice terminé, Olivier, le « géant », est pris d’assault : « comment se forment les volcans? » demande un garçonnet. Un troupeau d’enfants s’agglutine autour d’Olivier posant chacun leur question dans un chahut invraisemblable! Nous quittons la salle, sourire aux lèvres, contaminés par la bonne ambiance et la bonne humeur des élèves.




Au moment de notre départ de l’école, Olivier est à nouveau assailli par des fillettes en tenue de sport, curieuses de notre présence dans l’école…avec nos vélos!




Museo de la Memoria Urbana.

Sur les conseils de Mariana de l’Alliance Française, nous visitons le Museo de la Memoria Urbana de San Juan, fraîchement inauguré en février 2009. Ce musée est de grand intérêt pour notre projet puisqu’il expose des photographies de la ville de San Juan avant et après le séisme de 1944.

Nous commençons par parcourir la partie du musée qui expose les photos avant 1944 montrant une très belle cité de style colonial, des églises et bâtiments publics imposants qui sont pour nous surprenants puisque rien de cela n’est visible dans la ville actuelle. Au bout du couloir, un jeune homme nous fait passer dans une petite salle décorée comme dans les années 40. « Dans cette salle est installé un simulateur de séisme et vous allez ressentir l’équivalent d’un tremblement de terre de magnitude 6 environ sur l’échelle de Richter, soit 10 fois moins fort que celui de 1944 ». Nous entrons tous les trois et nous installons chacun dans un fauteuil, ne sachant pas trop à qui nous attendre puisque, malgré que nous soyons tous les trois géologues, nous n’avons jamais ressenti de séisme aussi fort !




Quelques photos de la ville de San Juan d’avant 1944 sont projetées sur un mur avec sonorisation afin de nous mettre dans l’ambiance. Devant nos yeux défilent de beaux édifices, des statues gigantesques des héros du pays et des rues pavées sur lesquelles résonnent les sabots de chevaux et les moteurs de grosses voitures noires de l’époque. Puis la cathédrale, fierté du San Juan de l’époque, avec ses deux clochers sonne 9h du soir.

Un sourd grondement envahit la salle et le sol se met à trembler sous nos pieds. C’est le premain train d’onde, ce que nous appelons dans notre jargon de géologue les ondes P (P pour premières). Nous rebondissons sur nos sièges comme si nous étions embarqués par un cheval au galop sans aucun contrôle. Cramponnés aux accoudoirs, nous nous regardons les yeux ronds, surpris et il faut bien l’avouer plutôt amusés.

Les vibrations s’arrêtent...mais pas le son et nous savons bien pourquoi : le second train d’ondes, les ondes S (ondes secondes), arrive!! La secousse est beaucoup, beaucoup plus violente cette fois-ci, et nous rigolons beaucoup moins soudainement. Nous sommes secoués violemment de droite à gauche (et inversement), bref, nous sommes cisaillés ! Nous tentons de rester assis sur nos sièges tant bien que mal quand soudain le cadre accroché au mur pas très loin de Karen se décroche et l’horloge, située au-dessus de la tête d’Olivier, s’ouvre brutalement. Je garde un oeil sur le lustre qui s’agite dans tous les sens au–dessus de ma tête, me demandant si ils ont bien prévu qu’il tienne correctement...

Sur la photo animée projetée sur l’écran, l’un des deux clochers de la cathédrale s’effondre. Le sol se stabilise enfin sous nos pieds, nous soufflons bruyamment en nous regardant ébahis. Il nous faut quelques minutes pour nous remettre de nos émotions. Et encore, rien ne nous est tombé sur la tête ! Nous tentons d’imaginer un séisme 10 fois plus fort que celui-ci, comme celui de San Juan en 1944, mais c’est impossible. Cependant, nous pouvons mieux comprendre maintenant la peur qu’ont ressenti Laura et Mr de Davila qui ont vécu cette terrible catastrophe.


Le simulateur est clairement un outil incroyable pour prendre conscience de ce que peut être un fort séisme et un outil utile, en particulier pour les écoles et tous les habitants de San Juan, pour s’y préparer.

Pour plus de photographies : www.fundacionbataller.org aller dans « banco de foto » et choisir un theme.


Le 23 novembre 1977, un séisme de magnitude 7,4 sur l’échelle de Richter secoue à nouveau San Juan. « Cela faisait quelques mois seulement que j’avais emménagé à San Juan et nous habitions au 4eme étage d’un immeuble » nous raconte Patricia, directrice de l’Alliance Francaise de San Juan. « Je venais d’allaiter mon enfant et j’étais en train de le coucher dans son berceau quand le séisme a commencé. J’étais terrorisée. Je suis restée cramponnée au berceau pour ne pas qu’il bouge mais ça a duré une éternité, plus de 2 minutes....une éternité ! ». Nous lui demandons ce qu’elle a ressenti à cet instant. Patricia nous répond : « de l’impuissance ».



En 1977, beaucoup moins de victimes ont été déplorées et peu de bâtiments se sont écroulés. Après 1944, les normes de construction anti-sismiques ont été appliquées et ont fonctionnées. Alors quand nous demandons à Mr de Davila si il a peur maintenant, il nous répond : « Non. J’ai survécu aux séismes de 44 et de 77 et tous les autres, on en a tous les jours vous savez ! Maintenant, toutes les constructions sont aux normes anti-sismiques, il n’y a aucune raison d’avoir peur. Nous savons quoi faire et comment réagir en cas de séisme. »

Mais Mme de Davila rajoute : « Vous les scientifiques, vous devez savoir les prédire les séismes avec toute la technologie actuelle et toutes les données ! ». Nous lui répondons que non, malheureusement, il est actuellement impossible de prédire un séisme.

« Vous devez trouver et vous devez informer toutes les populations des risques, c’est important pour sauver des vies ! Moi, mon rêve est de voir un jour un théâtre avec un grand panneau lumineux annonçant : Ce soir, 21h, venez assister au tremblement de terre ! »


Nous remercions très chaleureusement l'équipe de l'Alliance Française de San Juan pour leur accueil et pour toute leur aide si précieuse pour mener à bien cette enquête !